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Jusqu'à 80 camions par heure
CNG Fuels, le principal fournisseur britannique de biogaz renouvelable pour les camions, a ouvert la plus grande station-service au biogaz au monde accessible au public à Avonmouth, en Angleterre, près de Bristol. L’emplacement, à proximité d’un grand échangeur autoroutier, est idéal pour les flottes de camions au GNC en constante augmentation qui circulent dans le royaume, notamment pour Lidl, Royal Mail, Amazon ou encore Warburtons. Grâce à 14 pompes à grande vitesse, pas moins de 80 camions peuvent être ravitaillés par heure à Avonmouth. À pleine capacité, cela permettrait d’économiser 70 000 tonnes d’émissions de CO2 par an ! La plus grande station-service de biogaz au monde fait partie du réseau national de huit sites de CNG Fuels pour le biogaz renouvelable à ce jour. L’entreprise a l’intention de construire 12 autres stations-service chaque année afin de répondre à la demande croissante de biogaz.
L'industrie gazière suisse
L’attaque de la Russie contre l’Ukraine constitue un tournant fondamental pour l’Europe et le monde. La guerre affecte, mais la situation exige également des mesures globales afin de pouvoir garantir l’approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et de réduire la dépendance vis-à-vis du gaz russe. En raison de la loi sur les cartels et de l’absence de loi sur l’approvisionnement en gaz, l’approvisionnement en gaz de la Suisse avait jusqu’à présent les mains liées, car les accords entre les entreprises sont sanctionnés comme étant contraires à la concurrence. L’industrie gazière se réjouit que le Conseil fédéral, par sa décision du 4 mars, crée les conditions pour qu’elle puisse désormais agir collectivement. Avec 15 pour cent de la consommation finale d’énergie, le gaz naturel est une source d’énergie importante en Suisse. L’industrie gazière suisse soutient l’objectif «zéro net» pour 2050 du Conseil fédéral et travaille dès aujourd’hui dans ce sens. Ainsi, le gaz naturel doit être progressivement remplacé par des gaz renouvelables et neutres pour le climat, qui comprennent, outre le biogaz, le méthane synthétique et l’hydrogène. Le grand défi immédiat est d’assurer l’approvisionnement pour l’hiver 2022/23. Les préparatifs doivent être lancés dès maintenant. L’industrie gazière suisse veut réduire les dépendances existantes vis-à-vis du gaz russe et devenir indépendante à moyen terme. Pour ce faire, les possibilités d’approvisionnement doivent être plus diversifiées. Le gaz naturel liquéfié (GNL) peut apporter une contribution importante à l’approvisionnement en gaz de toutes les régions du monde, même s’il est plus cher. Les gaz renouvelables jouent également un rôle central dans l’approvisionnement futur en gaz. Pour pouvoir développer leur production et leur utilisation, il faut toutefois de meilleures conditions-cadres. Il s’agit en premier lieu d’encourager la production et l’injection de gaz renouvelables en Suisse par des contributions aux investissements ou à l’injection. Aujourd’hui encore, seule la production d’électricité à partir de biogaz est soutenue, ce qui n’apporte aucun avantage à l’approvisionnement en gaz. Les conditions-cadres des lois cantonales sur l’énergie doivent également être conçues de manière à ce que le biogaz soit reconnu comme une énergie renouvelable dans tous les cantons. Par ailleurs, le biogaz importé continue d’être traité comme du gaz naturel par l’Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières. L’industrie gazière suisse demande donc la création rapide d’un registre national des garanties d’origine pour les gaz renouvelables, qui puisse être mis en réseau avec d’autres pays, ainsi que des règles claires pour l’importation.
Nouvelle commande importante d'Amazon
Le géant américain de la vente en ligne Amazon a récemment commandé à Iveco pas moins de 1064 camions fonctionnant au GNC pour ses activités européennes ! Sur ce total, un premier lot de 216 tracteurs routiers Iveco S-Way a déjà été livré. À partir de la mi-2022, 848 autres unités seront remises à des partenaires dans toute l’Europe qui les utiliseront pour le compte d’Amazon. Le commerçant en ligne, qui propose le plus grand choix de livres, de CD et de vidéos au monde, a ainsi fait un grand pas vers sa vision d’une flotte de transport entièrement durable grâce à des camions propulsés au GNC. Aux Etats-Unis également, Amazon a utilisé des centaines de camions roulant au GNC, voire au biogaz, afin de réduire durablement les émissions de CO2 de sa flotte de distribution. Il a maintenant commandé environ 700 camions CNG supplémentaires. Les moteurs de ces camions sont fournis par le spécialiste Cummins. En outre, les véhicules seront équipés de systèmes de carburant de l’entreprise Westport Fuel Systems (WFS), basée à Vancouver. Les camions GNC seront utilisés pour le transport de marchandises depuis les entrepôts d’Amazon vers les centres de distribution de l’entreprise.
Shell aux Pays-Bas
Depuis le 15 février, les clients néerlandais peuvent faire le plein de bioGNL auprès du géant de l’énergie Shell. Le bioGNL est une étape importante pour rendre le transport lourd plus durable, tout comme le transport fluvial. En effet, l’électrification est difficile à court terme dans ces secteurs, et le bioGNL y offre d’ores et déjà une solution de décarbonisation. Aux Pays-Bas, Shell fournira du bioGNL à partir de l’usine qu’elle a ouverte à l’automne 2021 en collaboration avec Nordsol et Renewi. Quelque 3,4 kilotonnes de bioGNL pourront y être produites, ce qui permettra d’éviter des émissions de CO₂ de l’ordre de 13 millions de kilomètres de route. «Shell souhaite offrir au secteur de la logistique, en collaboration avec ses partenaires, une alternative propre. C’est un grand pas en avant vers un transport routier plus propre», a déclaré Marjan van Loon, présidente de Shell Nederland. Dans toute l’Europe, le géant de l’énergie dispose de 46 stations-service GNL et veut étendre son réseau à 80 sites d’ici fin 2022. D’ici la mi-2023, l’entreprise veut en outre être en mesure d’approvisionner l’ensemble de son réseau en Allemagne (25 stations-service actuellement) et aux Pays-Bas (7 stations-service) à 100 pour cent avec du bioGNL. Cela sera notamment possible grâce à la plus grande installation européenne de production de bioGNL à Godorf (D), dont la construction vient de commencer.
La mobilité propre en chiffres
L’office statistique de l’Union européenne (Eurostat) a annoncé que l’UE a atteint son objectif d’utiliser 10 pour cent d’énergie renouvelable dans le secteur des transports d’ici 2020. Les données d’Eurostat montrent que la part moyenne d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans les transports est passée de 1,6 pour cent en 2004 à 10,2 pour cent en 2020, ce qui est légèrement supérieur à l’objectif. Cette part comprend l’électricité produite à partir de sources renouvelables, mais aussi le biogaz et les biocarburants liquides. Il serait logique que toutes ces solutions soient encouragées de la même manière afin de garantir que la part des énergies renouvelables dans le secteur des transports continue de croître. Cependant, la focalisation exclusive sur l’électricité et l’approche actuelle du «tail pipe» en matière d’émissions de CO2 font que les carburants alternatifs ayant une empreinte de gaz à effet de serre égale ou parfois même meilleure ne sont actuellement pas pris en compte. Pourtant, la part du biogaz dans le secteur des transports est nettement plus élevée que celle de l’électricité verte. Les données de NGVA Europe montrent que plus d’un quart du gaz utilisé aujourd’hui dans le transport routier est renouvelable et qu’en décembre 2020, 3810 stations-service GNC livraient déjà du biogaz aux consommateurs européens dans toute l’Europe.
Snam4Mobility et OrangeGas
Snam4Mobility, une filiale du groupe italien d’infrastructures énergétiques Snam, et OrangeGas, une entreprise néerlandaise qui possède et exploite des stations-service pour carburants durables aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suède, vont coopérer plus étroitement à l’avenir. Ils ont signé un accord pour le développement d’une nouvelle station-service de bio-GNL – pas de faute d’orthographe, la station-service proposera du biogaz comprimé et liquéfié – à Paderborn (Allemagne). Cet accord est pour «La collaboration avec Snam4Mobility est un grand pas en avant pour continuer à développer notre réseau de bio-GNL et de bio-GNC en Allemagne», explique Wijtze Bakker, Head Network Development Europe chez OrangeGas. Quatre nouvelles stations de bio-GNC devraient être ouvertes en Allemagne en 2022, et même un total de vingt stations au cours des trois prochaines années. De plus, OrangeGas proposera du GNC 100 % bio dans toutes ses stations GNC et, à partir de début 2023, uniquement du GNC 100 % bio dans ses stations GNL. «Avec cet accord, nous lançons un partenariat important pour contribuer à la décarbonisation du transport léger et lourd en Allemagne, en utilisant notre savoir-faire dans la construction et la gestion des stations-service et en combinant nos forces avec celles d’OrangeGas tout au long de la chaîne de valeur du biométhane», explique Alessio Torelli, Chief Executive Officer de Snam4Mobility.
Logiciel pour les gestionnaires de flotte
Le groupe de logiciels de navigation Here reprend un outil logiciel de Migros que celle-ci a développé en collaboration avec l’Empa et le met à disposition dans le monde entier. Cet outil permet de calculer les émissions de CO2 de camions équipés de différents systèmes de propulsion pour n’importe quel itinéraire. Il est ainsi possible de montrer aux logisticiens du monde entier sur quels itinéraires il convient d’utiliser tel ou tel type de propulsion. Le logiciel permet d’analyser l’utilisation de camions équipés de moteurs alternatifs et de carburants renouvelables tels que l’hydrogène, l’électricité, le biogaz et le biodiesel en termes de puissance, d’autonomie, de charge utile et de coûts pour des itinéraires individuels, tout en calculant les économies de CO2 réelles escomptées par rapport aux camions diesel. Grâce à une connexion avec des bases de données d’écobilan, il est également possible d’intégrer des carburants synthétiques. Le logiciel certifié ISO et DIN est déjà utilisé depuis quelques mois par Migros sous le nom de « M Opex Tower ». Comme le groupe Here l’a annoncé début janvier lors du salon technologique CES de Las Vegas, il sera dès à présent intégré au programme logiciel de Here sous le nom de « CO2 Insights ». De cette manière, le savoir-faire de Migros et de l’Empa sera disponible pour les prestataires de services logistiques du monde entier. Jusqu’au 31 mars 2022, le logiciel peut être utilisé et évalué gratuitement par tous les clients de Here.
Prix de l'innovation de l'Oberland bernois
Dans l’installation de biogaz de Frutigland, les boues d’épuration de la STEP voisine de Frutigen, de la STEP de Kandersteg, les boues de filtration de poissons de la Maison tropicale et de la pisciculture du Blausee ainsi que les déchets alimentaires des restaurants et des maisons de retraite de la région sont transformés en biogaz. Les deux centrales de cogénération intégrées transforment le biogaz en chaleur et en électricité. Une partie du biogaz est transformée en GNC et peut être consommée sur place. « Sophistiqué et pensé jusque dans les moindres détails », c’est ainsi que le jury du prix de l’innovation de l’Oberland bernois décrit ce projet qui produit du carburant à partir de résidus régionaux, ferme ainsi des cycles énergétiques et permet une mobilité presque neutre en CO2 grâce au biogaz. Les initiateurs de la station-service de biogaz près de l’installation de biogaz Frutigland GmbH (BGAF) autour de Pius Allenbach (pas sur la photo), Samuel Moser et Niklaus Hari se réjouissent de cette distinction et croient à l’énorme potentiel du biogaz en Suisse. Niklaus Hari explique à ce sujet : « 95 pour cent des engrais de ferme en Suisse ne sont pas encore fermentés et utilisés à des fins énergétiques ». Selon Hari, la fermentation de tous les engrais de ferme du pays permettrait d’atteindre une puissance 2,5 fois supérieure à celle de la centrale nucléaire de Gösgen. Frutigen, avec son grand nombre d’animaux de rente, est certes prédestiné à ce type de production d’énergie, mais on y voit aussi une chance pour d’autres régions. Ce ne sont ni les connaissances ni la technique qui manquent, ni la possibilité d’acheter des véhicules adaptés fonctionnant au GNC sur étagère. Cliquez ici pour voir la vidéo.
L'Italie encourage la mobilité durable
Le décret du ministère italien des Infrastructures et de la Mobilité durable pour le renouvellement des flottes de véhicules pour la période 2021-2022 a été publié au Journal officiel n° 297 du 15 décembre 2021. Par décret, l’Etat italien met ainsi à disposition 50 millions d’euros. Le décret prévoit 25 millions pour l’année en cours et 25 millions pour 2022 afin de soutenir les transporteurs et les logisticiens qui ont l’intention de convertir leur parc automobile à des moteurs plus durables et de mettre au rebut les vieux véhicules. Les Italiens encouragent ainsi l’achat, mais aussi le leasing de véhicules utilitaires pour le transport de marchandises à partir de 3,5 tonnes avec une propulsion alternative. Et ce, explicitement, en plus des véhicules hybrides (diesel/électrique) et électriques (tout électrique), ceux fonctionnant au GNC ou au GNL. Les entreprises qui, en même temps qu’elles achètent un véhicule à carburant alternatif, prouvent qu’elles ont mis à la casse un véhicule d’une classe inférieure à Euro VI, reçoivent en outre 1000 euros pour chaque véhicule mis à la casse. D’ici le 14 janvier 2022, l’arrêté du directeur général de la sécurité et de la circulation routières devrait être adopté, précisant où et comment demander précisément ces primes.
Véhicules utilitaires respectueux du climat
Le Conseil fédéral a modifié les dispositions relatives au poids et à la longueur pour les poids lourds respectueux de l’environnement afin de faciliter le passage à des véhicules à émission nulle. Les systèmes de propulsion respectueux de l’environnement sont plus lourds que les moteurs à combustion, et les procédés de construction visant à améliorer l’aérodynamisme des poids lourds peuvent avoir une incidence sur la longueur des véhicules. C’est pourquoi le Conseil fédéral a décidé de relever les poids maximaux autorisés des véhicules utilitaires et des ensembles de véhicules lourds à émission nulle, à hauteur du poids supplémentaire induit par la technologie permettant l’absence d’émission (dans la limite de deux tonnes toutefois). Pour les systèmes de propulsion alternative fonctionnant par exemple au gaz naturel ou au gaz liquide, la compensation du surplus de poids sera limitée à une tonne. Le Conseil fédéral souhaite par ailleurs autoriser une longueur plus importante pour les véhicules lourds affectés au transport de choses et dotés de cabines optimisées sur le plan aérodynamique. Les véhicules utilitaires lourds pourront dorénavant être équipés de becquets rétractables qui, une fois déployés, dépasseront à l’arrière la longueur maximale normalement autorisée pour le véhicule. La modification des dispositions relatives au poids et à la longueur des poids lourds peu polluants a pour but de faciliter le passage à des véhicules plus respectueux de l’environnement et de promouvoir le déploiement des technologies vertes. Cette nouvelle réglementation entrera en vigueur le 1er avril 2022.