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L’Institut Fraunhofer a étudié le carburant du futur. (Source : Institut Frauhofer)
Qu’allons-nous mettre dans nos réservoirs? Les chercheurs de l’Institut allemand Fraunhofer se posent la question, comme beaucoup d’entre nous. D’ici 2050, l’Allemagne se doit d’atteindre la neutralité carbone. La Suisse veut également réduire à 0 le bilan net de ses émissions de CO2. La solution dépend en partie du changement de nos comportements en matière de mobilité. Avec la limitation de la vie sociale dans le contexte de la pandémie de coronavirus, les mois qui viennent de s’écouler ont montré que le télétravail et les vidéoconférences offraient un moyen intéressant de repenser la mobilité individuelle. Mais la partie décisive de la solution se trouvera probablement dans le domaine des innovations technologiques.
Les suggestions techniques pour réduire les émissions de CO2 dues à la circulation routière se basent généralement sur le remplacement des énergies fossiles par du courant issu de sources renouvelables. «Le moyen direct d’intégrer l’énergie solaire et éolienne dans le secteur des transports consiste à équiper les véhicules de moteurs électriques, alimentés par une batterie rechargeable», explique l’Institut Fraunhofer. Certes, il reste des difficultés à résoudre, notamment sur les points suivants: consommation des ressources pour les batteries, faible autonomie, manque d’infrastructure – à noter que les chercheurs allemands pensent que les véhicules électriques peuvent «exploiter amplement des sources d’énergies exemptes de CO2 pour le secteur des transports.» On peut par conséquent se demander s’il n’y aura bientôt plus que des moyens de transport à moteur électrique avec batterie et/ou pile à combustible, et si les moteurs à combustion deviendront obsolètes.
Laboratoire Crabon2Chem sur le campus de l’Institut Fraunhofer pour la technologie de l’environnement, de la sécurité et de l’énergie UMSICHT à Oberhausen, en Allemagne. (Source : Institut Fraunhofer)
La réponse des chercheurs est claire: «On aura toujours besoin à l’avenir de carburants avec une haute densité énergétique. L’hydrogène pourra être utilisé comme carburant, ou bien nous pourrons fabriquer des carburants à partir de CO2 et d’hydrogène, ou de biomasse. À propos de biogaz et de Power-to-gaz: les concepts qui misent sur la biomasse et le CO2 comme matières premières pour fabriquer des carburants carbonés pourraient se compléter, constatent les auteurs de la prise de position. Il reste des incertitudes sur la part de biomasse et de CO2 utilisée dans la production de ces carburants, ainsi que sur les procédés à appliquer. Les chercheurs de l’Institut Fraunhofer demandent par conséquent que les différents procédés permettant de réduire les émissions de CO2 soient développés et présentés en parallèle. Prochainement, des composés d’hydrocarbures, le cas échéant également l’éthanol, le méthanol et les liaisons dérivées du méthanol auront une importance significative dans la production de carburants ou d’additifs pour carburants», poursuit l’article.
Pour conclure en ouvrant une perspective pertinente et visionnaire: «Pour réussir la transition dans les déplacements, nous aurons besoin d’innovations technologiques pour les moteurs à batterie, les piles à combustibles fonctionnant à l’hydrogène, et les carburants renouvelables.»
Vous trouverez la prise de position «Carburants de demain» sur: https://www.umsicht.fraunhofer.de/content/dam/umsicht/de/dokumente/publikationen/2020/positionspapier-kraftstoffe-der-zukunft.pdf (sco, le 2 juin 2020)