Les transports aériens veulent réduire leurs émissions de CO2 dans les airs comme au sol. L’aéroport de Munich emploie donc un bus de passagers à propulsion hybride GNC depuis la mi-août. Ce système d’entraînement innovant, proche de la neutralité carbone grâce au biogaz, a été mis au point par l’entreprise bavaroise CM Fluids.
Un nouveau bus de passagers hybride au GNC circule actuellement sur le tarmac de Munich - et grâce au biogaz, il est même neutre en CO2. Source : Munich Airport GmbH - Stephan Görlich
L’aéroport de Munich a accueilli près de 48 millions de passagers en 2019. Depuis la mi-août, une partie d’entre eux circule sur le tarmac pour rejoindre leurs vols de correspondance ou récupérer leurs bagages dans un bus proche de la neutralité carbone. Celui-ci est doté d’un système de propulsion très prometteur: un moteur hybride GNC. Le concept «CMF Drive» breveté de
CM Fluids, sise à Rohrbach, en Bavière, allie les avantages des moteurs à combustion aux atouts de l’entraînement électrique.
Le moteur à combustion du bus de passagers munichois fonctionne au biogaz liquide et produit une énergie proche de la neutralité carbone, temporairement stockée dans une petite batterie tampon, qui alimente l’essieu d’entraînement électrique du bus en courant. Contrairement aux bus électriques conventionnels, dont l’autonomie est plus limitée, un plein permet ainsi à ce modèle de parcourir jusqu’à 800 kilomètres. Autre point fort: le remplissage du réservoir est rapide et ne dure que cinq minutes. En un rien de temps, le bus portant la grande inscription «Go electric with Biogas – Go CO
2-neutral» est donc prêt à accueillir de nouveaux passagers pressés.
Jost Lammers (3ème à partir de la droite, PDG de Flughafen Muenchen GmbH) se fait expliquer la technologie de la nouvelle et innovante propulsion électrique au biogaz. Source : Flughafen München GmbH - Stephan Görlich
Et les avantages en termes d’émissions de ce concept hybride GNC sautent aux yeux: 90 % de particules fines et plus de 60 % d’oxydes d’azote en moins qu’un moteur diesel Euro VI. Atout supplémentaire, surtout dans le cas des bus de passagers dont les horaires de fonctionnement sont longs et qui s’arrêtent et redémarrent fréquemment: l’énergie de freinage est également récupérée et stockée dans la batterie tampon. Le système d’entraînement de ce bus prouve sans équivoque que les moteurs au biogaz et électriques ne s’excluent pas mutuellement mais forment au contraire une symbiose parfaite et peuvent assurer une mobilité proche de la neutralité carbone.
«Nous sommes heureux que notre concept de propulsion soit à présent testé à fond dans le cadre d’une utilisation quotidienne», explique Hans Friedmann, fondateur de CM Fluids, «Ensemble, nous nous rapprochons ainsi progressivement de notre vision de transports de proximité neutres pour le climat.» Jost Lammers, président de la direction de Flughafen München GmbH, ajoute: «Nous nous sommes fixé l’objectif ambitieux de continuer à réduire systématiquement les émissions de CO
2 de notre aéroport pour parvenir à zéro à longue échéance. Nous mettons en œuvre un grand nombre de mesures dans ce sens, parmi lesquelles la conversion de notre flotte de véhicules aux énergies renouvelables. Le concept d’entraînement novateur de CM Fluids cadre en outre parfaitement avec notre volonté d’emprunter de nouvelles voies technologiques au profit de la protection du climat.»
(jas, le 17 septembre 2020)