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Monsieur Rücker, quels sont les projets d’Iveco en matière de durabilité et comment épaulez-vous vos clients dans la réalisation de l’objectif zéro émission nette? Thomas Rücker, Managing Director d’Iveco (Suisse) SA: Nous faisons constamment évoluer la technologie de nos véhicules neufs pour qu’ils soient conformes aux normes d’émissions (comme l’Euro 6e/VIe à partir de janvier 2022) ou tiennent compte de l’instauration de la taxe sur le CO2 pour les utilitaires légers. Les véhicules sont donc sans cesse optimisés pour atteindre les objectifs climatiques et protéger les ressources naturelles de la planète. À côté de ce processus continu pour les motorisations à carburant fossile, Iveco s’attache depuis très longtemps à proposer des solutions de transport durables. Nous avons pour cela misé sur des véhicules électriques, hybrides, mais aussi à gaz, qui étaient ou sont disponibles. Nous voulons ainsi permettre à nos clients de réduire dès aujourd’hui leur empreinte CO2. C’est pourquoi nous nous sommes jusqu’à présent appuyés sur des systèmes qui peuvent être mis en œuvre rapidement et se révéler avantageux. Les véhicules à gaz sont ceux qui ont eu le plus de succès sur le marché pour l’instant. Rien qu’avec l’approche «tank to wheel» (du réservoir à la roue), des sources d’énergie durables comme le biogaz permettent d’obtenir des effets de réduction très importants, supérieurs à 80 %. On peut en outre mettre en place des systèmes d’économie circulaire, pour qu’un fabricant de denrées alimentaires recycle ses déchets de production en biogaz, par exemple. .«Pour préserver la planète et faire face à la croissance du transport de marchandises, nous devons adopter une approche ‹well to wheel› qui ménage les ressources.»
Nos prochains efforts de développement dans les transports lourds porteront sur les véhicules électriques à batterie ou à pile à combustible, pour compléter nos applications actuelles. Comme avec les systèmes de propulsion au méthane, le facteur déterminant sera durabilité de la source d’énergie elle-même. L’approche «tank to wheel», qui ne tient compte que des émissions du véhicule, est en effet incomplète: pour préserver la planète et faire face à la croissance du transport de marchandises, nous devons adopter une approche «well to wheel», qui ménage les ressources de la production à l’utilisation de l’énergie. Par conséquent, notre intention à long terme est de mettre en place pour les clients un écosystème complet, qui tient compte de tous les enjeux de durabilité.«Si les motorisations sans énergie fossile sont davantage encouragées à l’avenir, le gaz se retrouvera en pole position.»
Pour qui le passage d’un véhicule diesel classique à un modèle GNC ou GNL sera-t-il rentable? Il est d’ores et déjà intéressant d’utiliser des véhicules fonctionnant au méthane, même sans mesures d’encouragement spécifiques. Le fait d’opter pour du gaz hautement comprimé, c.-à-d. du GNC, ou liquide et cryogénisé, c.-à-d. du GNL, est simplement une question d’autonomie. Dans les transports lourds, le remplacement des véhicules diesel par des utilitaires GNC/GNL est rentable dès que l’on passe la barre des 400 000 kilomètres environ. Globalement, avec les prix actuels des carburants en Suisse, les véhicules fonctionnant au méthane sont un peu plus chers à l’achat et à l’entretien, parce que celui-ci doit être assuré à intervalles plus courts. Mais les économies sur le carburant sont telles que ces surcoûts initiaux sont entièrement compensés après quelque 400 000 kilomètres: un camion GNC/GNL revient alors moins cher qu’un véhicule diesel. Autrement dit, c’est avec une utilisation intensive et un kilométrage élevé que les véhicules à gaz sont les plus avantageux pour les transporteurs et les entreprises de logistique. Si les motorisations sans énergie fossile sont davantage encouragées à l’avenir, le gaz se retrouvera en pole position. Les véhicules fonctionnant au méthane peuvent en effet carburer au biogaz, au gaz de synthèse et au GNC. Ces différentes sources d’énergie pendront donc de l’importance à l’avenir. Sur l’Iveco S-Way, vous associez même d’usine des réservoirs de GNC et de GNL. Quels sont les avantages? Les stations-service GNL ne sont pour l’instant pas très nombreuses en Suisse. La situation est parfois un peu meilleure dans d’autres pays, mais la densité du réseau reste globalement faible. Les clients qui optent pour une combinaison de réservoirs GNC/GNL cherchent à augmenter l’autonomie par rapport aux véhicules GNC actuels, mais ils veulent également profiter de la polyvalence du camion et du réseau d’approvisionnement plus dense grâce à l’association des deux formes d’énergie.«Il est d’ores et déjà intéressant d’utiliser de véhicules fonctionnant au méthane, même sans mesures d’encouragement spécifiques.»
Prévoyez-vous des promotions spéciales sur les véhicules GNC et GNL pour les transporteurs intéressés à l’approche de la réduction de la RPLP? Comme nous sommes persuadés des avantages des véhicules à gaz et y voyons déjà de très bonnes alternatives dans diverses applications de transport, nous proposons depuis longtemps des offres intéressantes sur notre gamme «Natural Power» correspondante. Nos offres spéciales du moment sont par exemple consultables sur notre site Internet. Nous continuerons à organiser de telles opérations promotionnelles à l’avenir, afin de montrer et de confirmer notre enthousiasme à nos clients et prospects. «Iveco. Votre partenaire pour un transport durable» n’est pas seulement notre slogan. Nous estimons avoir l’obligation de préserver la planète et nous voulons jouer un rôle actif dans le virage énergétique, pour que les objectifs climatiques fixés au niveau politique puissent être atteints. (jas, le 25 mai 2021)«On peut mettre en place des systèmes d’économie circulaire, pour qu’un fabricant de denrées alimentaires recycle ses déchets de production en biogaz.»