Même si les constructeurs automobiles ne produisent pas forcément eux-mêmes des véhicules GNC, un nombre croissant de marques mise sur la propulsion GNC ou GNL dans le secteur logistique. Après Audi, c’est maintenant au tour de BMW et Renault de prendre conscience des avantages offerts par une logistique de transport provoquant moins d’émissions.
Bien que BMW ne construise pas lui-même de véhicules GNC, mais se contente d'une propulsion électrique ou hybride, le constructeur allemand utilise des camions GNL pour permettre une logistique de transport sans émissions. Source : BMW
Ces deux camions propulsés au GNL (gaz naturel liquéfié) sont grands et lourds, mais ils constituent surtout une étape importante vers une logistique de transport sans émissions chez BMW. Ils font des trajets quotidiens entre Steyr (Autriche) et
l’usine BMW de Ratisbonne (Allemagne) pour livrer des moteurs. Outre une réduction du bruit produit, ils permettent de diminuer sensiblement les émissions sur cette route: ainsi, leurs émissions de CO
2 peuvent être jusqu’à 25 % inférieures à celles d’un diesel conventionnel. Le taux d’oxydes d’azote baisse quant à lui de 60 % et les poussières fines sont pratiquement inexistantes. De plus, en remplaçant le GNL par du biogaz liquide (BioGNL), ils roulent avec un bilan carbone presque neutre.
Ces deux
Iveco Stralis 460 NP avalent sans problème un aller-retour avec un plein. Avec un moteur électrique, plusieurs charges seraient nécessaires pour boucler ces 530 kilomètres. Et pour utiliser du GNC, ces camions devraient être équipés d’un réservoir trois fois plus grand afin d’offrir une autonomie identique à celle des versions GNL. Autant de raisons qui ont poussé
l’entreprise logistique Duvenbeck à miser sur le GNL. Jörg Witt, son directeur: «La réduction des émissions de CO
2 est un objectif important pour notre entreprise ces prochaines années. Outre notre équipement moderne, l’utilisation ciblée de véhicules GNL sur toute une série de trajets sélectionnés constitue également pour nos clients une contribution élémentaire à ces objectifs en termes d’émissions.»
L'un des deux camions GNL Iveco qui approvisionnent jusqu'à présent l'usine BMW de Regensburg (D) en matériaux non polluants. Source : BMW
Et pour
le groupe BMW lui-même, ces camions au gaz prouvent à quel point il est rentable d’établir des alternatives durables dans le trafic lourd. Dans ce cadre, le GNL n’est qu’une option parmi d’autres. «Nous adoptons une stratégie ouverte en termes de technologies», explique Benedikt Anderhofstadt, expert de l’innovation chez BMW, «et nous poursuivons donc plusieurs approches à long terme pour atteindre nos objectifs climatiques.» Ainsi, dans le cadre du projet de recherche européen
«H2Haul», BMW participe également à des tests de modèles à hydrogène. Il s’agit là d’une étape supplémentaire sur la voie d’un objectif de durabilité très ambitieux de l’entreprise: la logistique de transport de la totalité du groupe BMW devra être climatiquement neutre d’ici 2050. Des concepts «Green Logistics» de réduction du CO
2 sont ainsi développés et mis en avant pour plus de
durabilité dans la logistique de transport.
Renault a également reconnu
les avantages des camions au gaz dans le domaine logistique et mise par exemple sur une flotte de camions au biogaz pour livrer son usine de
Sandouville en France. Au lieu d’opter, comme BMW, pour un moteur GNL dont l’autonomie est intéressante pour de longs trajets, le constructeur français et son transporteur misent sur des camions à moteur GNC.
Le groupe Breger transporte ainsi des composants de production automobile du site du fournisseur Faurecia à Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine) jusqu’à l’usine de Renault, soit sur 330 kilomètres, avec un bilan carbone pratiquement neutre grâce au
biogaz.
(pd/jas, 17 mars 2021)
Un Scania à propulsion biogaz de la société de transport Breger approvisionne l'usine Renault de Sandouville (F). Source : Renault