Le portail pour une mobilité plus respectueuse du climat
Le chauffeur de Santi-Trans Michael Zuliani devant son Iveco GNC, avec lequel il roule pour DB Schenker de manière presque neutre en CO2 grâce au biogaz. Source : CNG-Mobility.ch
Dans la cabine de son nouvel Iveco S-Way, tapissée de rideaux et de tapis d’un rouge bordeaux élégant, le chauffeur Michael Zuliani est en train d’effectuer les derniers travaux administratifs. Observé par la mascotte Yoda, il vient d’achever une nouvelle tournée pour DB Schenker Schweiz. Pas n’importe quelle tournée, car le véhicule Iveco à deux essieux avec remorque l’effectue avec un bilan de CO2 quasi neutre. C’est possible grâce à la transmission CNG et au biogaz suisse dans le réservoir. Le camion, reconnaissable aussi à l’extérieur grâce aux éléments verts et à la mention «On the way to a low-emission truck-fleet» sur la bâche DB-Schenker, est l’un des deux véhicules de l’entreprise familiale thurgovienne Santi-Trans qui, grâce à sa transmission alternative, est particulièrement respectueuse du climat.
Michael Zuliani effectue les derniers travaux administratifs à la fin de sa tournée. Source : CNG-Mobility.ch
«Même une petite entreprise comme la nôtre peut apporter sa contribution au changement climatique», explique le directeur de Santi-Trans, Manuel Santonastaso. Il avait entendu parler de la variante de propulsion alternative au biogaz lors d’une conférence scientifique. «En tant que PME, nous aurions eu du mal à financer un camion à transmission électrique. De plus, beaucoup trop de points ne sont pas encore clairs pour moi en ce qui concerne le recyclage des batteries, l’infrastructure de recharge et la disponibilité de l’électricité verte», ajoute-t-il. Pour les trajets de groupage de 250 à 300 kilomètres par jour, le GNC ou même le biogaz, ainsi que l’autonomie pouvant atteindre 600 kilomètres, constituent selon lui une alternative intéressante.
L’Iveco avec transmission CNG de l’entreprise familiale thurgovienne Santi-Trans sur le site de DB Schenker à Pfungen ZH. Source : CNG-Mobility.ch
«Nous avons des clients qui demandent explicitement un mode de transport vert», montre Volker Weigel, Head of Land Transport chez DB Schenker Schweiz. De plus, DB Schenker s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2030 dans le domaine de la logistique urbaine. «C’est pourquoi nous sommes heureux d’avoir maintenant, avec Santi-Trans, les deux premiers camions à transmission GNC dans notre flotte». De même, les pouvoirs publics exigent de plus en plus souvent, surtout dans les appels d’offres, une solution de transport aussi neutre que possible en termes de CO2, et de nombreux clients demandent même explicitement des camions électriques. La plupart du temps, on attend de nous que nous proposions une solution de transport aussi durable que possible – mais c’est souvent le prix qui détermine si la solution est retenue ou non.
Le chauffeur Michael Zuliani, Nuh Keskin, Head of Collection/Distribution chez DB Schenker à Pfungen, Martin Fiechter, Head of Collection/Distribution & Terminal Switzerland chez DB Schenker, ainsi que Volker Weigel, Head of Land Transport chez DB Schenker Schweiz, et le directeur de Santi-Trans Manuel Santonastaso devant l’Iveco à transmission CNG avec du biogaz dans le réservoir (de g. à dr.). Source : CNG-Mobility.ch
Comme pour l’hydrogène vert ou l’électricité verte, les prix du biogaz durable sont plus élevés que ceux du GNC traditionnel. Même si, en Suisse, la part de biogaz à la pompe est en soi déjà supérieure à 20 pour cent, il est plus cher de faire le plein de 100 pour cent de biogaz. En revanche, il est réjouissant de constater qu’un camion équipé d’une transmission au GNC émet jusqu’à 35 pour cent de CO2 en moins qu’un camion diesel comparable. S’il roule même au biogaz suisse, comme les deux Ivecos GNC de l’entreprise familiale thurgovienne Santi-Trans GmbH pour DB Schenker, il affiche même un bilan CO2 quasiment neutre. «En ce qui concerne l’utilisation de biogaz suisse, nous avons pu trouver un bon accord avec notre partenaire de transport de longue date Santi-Trans, qui convient aux deux en termes de prix», ajoute Nuh Keskin, Head of Collection and Distribution chez DB Schenker à Pfungen – et souligne l’importance d’une démarche commune, mais aussi ouverte à la technologie, dans la lutte contre le changement climatique.
Beaucoup de volume pour un transport plus respectueux du climat : grâce à la remorque au même look cool que le véhicule à deux essieux avec transmission au GNC. Source : CNG-Mobility.ch
Qu’en est-il pour le chauffeur «Michi» Zuliani au volant du camion GNC ? «Avant, je roulais de toute façon avec beaucoup moins de puissance, donc cela convient parfaitement au nouvel Iveco et à sa transmission CNG de 460 ch», ajoute le Thurgovien en souriant. Le plus grand défi n’est pas la transmission au GNC, mais la garde au sol, à laquelle il a dû s’habituer. «Les réservoirs de gaz et le système d’échappement sont montés assez bas, mais avec la suspension pneumatique, ce n’est pas un problème ; on a vite fait de voir à quel seuil de la route cela suffit encore et où cela pourrait devenir juste». Il a déjà parcouru environ 11’000 kilomètres avec le S-Way.
L’Iveco GNC avec les éléments de design verts de Santi-Trans est prêt pour sa prochaine mission. Source : CNG-Mobility.ch
«Grâce à la remorque, je suis bien sûr plus souvent utilisé pour des missions de plus grand volume et je me déplace beaucoup en direction de la Suisse centrale, mais aussi de l’Oberland zurichois», explique Zuliani. «Et pour demain, je dois encore clarifier tout de suite si je roule avec ou sans remorque». Le deuxième camion GNC de Santi-Trans est d’ailleurs lui aussi en route assidûment. Entre-temps, le véhicule à trois essieux a déjà parcouru quelque 22’000 kilomètres au service de l’environnement et de DB Schenker Schweiz. Et peut-être même qu’en 2024, à l’occasion du 20e anniversaire de Santi-Trans, les Ivecos GNC auront une mission très spéciale à accomplir. «Nous avons une demande pour un transport de matériel aux Jeux olympiques de Paris qui soit le plus respectueux possible du climat ; il est tout à fait envisageable que les fourgonnettes biogaz soient utilisées à cette occasion», explique Volker Weigel. (jas, 5 décembre 2023)